Le Figaro
INTERVIEW - L'accident d'autocar en Suisse va être également étudié par des spécialistes français. Pour Michel Deffayet, directeur du Centre d'études des tunnels en France, des bandes lumineuses pourraient être posées sur les murs des garages de sécurité.
Les autorités routières suisses s'interrogent sur
les normes actuelles de construction des niches de sécurité dans les tunnels qui forment un angle droit. En France, comment sont-elles construites?
En France, nous parlons de garages de sécurité. Sur les 950 tunnels de notre pays, 15 seulement en sont dotés. Selon notre réglementation, ils sont mis en place dans les tunnels de plus d'un kilomètre et quand un véhicule à l'arrêt entrave le passage des autres usagers. Ces garages mis en place tous les 800 mètres sont de 40 mètres de long et sont dotés de bordures de trottoirs. Les murs sont perpendiculaires à l'axe de la chaussée. Les garages sont un outil de sécurité.
Mais le problème semble donc l'angle droit du mur percuté par l'autocar en Suisse. Faut il donc reconsidérer la conception de ces ouvrages?
Rappelons qu'un tunnel est un ouvrage complexe et coûteux. Faire de tels garages, c'est creuser une voûte sur le côté. Si on veut créer des angles vraiment arrondis, cela suppose une longueur de garage bien plus longue et donc un aménagement plus onéreux. Par ailleurs, ce type de niche plus longue pourrait se heurter à des problèmes techniques. Quoiqu'il en soit, un tel accident, même à l'étranger, entraîne nécessairement une réflexion dans nos services. Nous sommes là pour apporter davantage de sécurité. Nous avons surtout considérablement amélioré nos tunnels pour faire face au «risque incendie».
Au lendemain du
drame du tunnel du Mont-Blanc, c'était notre priorité. En France, il y a eu un seul accident de véhicule léger dans le tunnel du Mont-Blanc et qui a percuté le mur du fond du garage. Les passagers en sont sortis indemnes, probablement grâce à la vitesse limitée à 70 km/heure.
Néanmoins, pensez-vous déjà à des pistes de réflexion?
Attendons les résultats de l'enquête. On nous dit, par exemple, que le tunnel suisse était doté d'une glissière de sécurité. Si c'est le cas, il faut analyser sa conception. Pour être efficace, une glissière de sécurité doit être longue et doit se déformer pour absorber un choc. Si elle est utile quand il s'agit d'une voiture qui la percute, qu'en est-il quand il s'agit d'un autocar? Par ailleurs, un garage de sécurité est visible, car il bénéficie de l'environnement éclairé du tunnel. Mais peut-être faut-il songer à poser des bandes lumineuses sur le mur pour renforcer sa visibilité.
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