la vie

17.7.06

Le temps Depuis la nuit des temps, les vieux disent tout le temps : "de mon temps" ou "au bon vieux temps".. Ils ont tendance à conjuguer le passé compassé à tous les temps, plutôt que le futur qui leur semble imparfait. Et les moins rigolos, de temps en temps, disent même qu'ils ont fait leur temps... Mais, c'est vrai, que dans ce temps-là, ils prenaient drôlement leur temps. Ils prenaient le temps de parler de la pluie et du beau temps, et même de prendre du bon temps. C'est ainsi qu'au temps du raisin ou... des blés, ils chantaient : "Le temps... des cerises" ! Et quand ils entreprenaient un truc, ils disaient souvent qu'il fallait donner du temps au temps. Ou encore qu'il y avait un temps pour tout... Non, mais vous voyez ça d'ici ? Donner du temps au temps, alors que nous, on ne peut même pas s'en donner un peu à nous-mêmes. Et on n'arrête pas de courir après le temps. Depuis que les Amerloks ont dit que le temps c'est de l'argent... "Time is money" !... Par les temps qui courent, où tout le monde court après le fric, c'est un signe des temps, pas question de perdre du temps, mais de faire des pieds et des mains, au contraire, pour gagner du temps. Et de bosser à plein temps avec heures sup, plutôt que, relax, à mi-temps... Alors, pour aller plus vite, on a inventé‚ les moteurs, les mesures à quatre temps, les valses à mille temps !... Mais pour être toujours dans les temps et ne pas faire un temps médiocre, il faut savoir partir et arriver à temps, en évitant les contretemps. Ah ! autre temps, autres mœurs. C'est les temps modernes et il faut bien être de son temps. Parce que quand on n'est plus de son temps... on se fait larguer en trois temps, trois mouvements... Mais tout ça ne dure qu'un temps. A force de n'avoir jamais le temps de faire quoi que soit en prenant son temps, et de n'avoir jamais de temps devant soi pour se payer un peu de bon temps, ça finit par user. Et au fil du temps, le temps file de plus en plus vite. Quand on est jeune, on attend, souvent : la sortie de l'école, Noël, les vacances, son premier amour... Enfin, plein de trucs. Et on attend surtout d'être grand ! Le temps ne passe jamais assez vite. C'est vrai aussi pour tous ceux qui n'ont aucune passion, aucun passe-temps. Alors, ils passent le temps comme ils peuvent. Ils comptent les heures... Ils tuent le temps. Mais, demandez aux grands, surtout aux vieux qu'ont de l'âge... Non, je n'ai pas dit "aux vieux cons", mais "au vieux qui ont de l'âge" ! Eh bien, toujours stressés, super occupés. Ils disent même que plus ils vieillissent, plus le temps passe vite. Comme si le temps mettait le turbo dans la dernière ligne droite de la vie. Ça fait encore réfléchir un truc comme ça. Pour les uns, le temps traîne les pieds et n'en finit pas... Pour les autres, c'est le temps à grande vitesse... Le TGV, quoi ! Albert... oui, le big savant, Albert Einstein avait bien raison : le temps est relatif. Mais on peut aussi se poser une question : est-ce que c'est bien le temps qui passe ?... Ou c'est nous qui passons dans le temps ? Ça, c'est une bonne question ! Mais il y a encore plus étonnant. Imaginez un peu... C'est bon pour les méninges d'image-iner. Ça vous shoote des images plein la tête : un genre de cinépanoramavision. Imaginez un peu un grand fleuve tranquille qui coule comme les lignes d'un grand livre et, comme tout bon fleuve qui se respecte, naît de la terre, sa source, pour mourir à la mer. Tiens, c'est drôle... Tout le contraire de nous. Nous, on naît de la mère pour aller à la terre ! Mais peu importe. Imaginez ce grand fleuve. Eh bien, c'est le fleuve du temps. Et qu'est-ce qu'on voit sur le fleuve du temps ? Un tas de bateaux, de barques, de barcasses, même des radeaux de la Méduse, des canots de sauvetage en détresse... Enfin, toutes sortes de rafiots qui portent tous les destins du monde vers la seule destination possible : là-bas, la mer, l'océan. Car tous ces rafiots ne sont pas très régules : ils n'ont ni rames, ni voiles, ni moteur ! Un peu étrange. Mais c'est comme ça. Les passagers n'ont donc pas le choix, ils n'ont qu'à se laisser emporter par le cours du temps. De temps en temps, ils jettent un coup d'œil vers le passé, du côté‚ de la source. Elle était fraîche et belle, la source, là-haut, déjà loin, sous les sous-bois, au pied de la montagne. Mais il faut regarder de l'autre côté, du côté‚ où les emmène le fleuve. Pour eux, c'est là que se trouve l'avenir, leur futur, qu'ils ne peuvent découvrir qu'au fur et à mesure de leur descente, après chaque courbe du fleuve. Un fleuve qui n'est pas si tranquille que ça. Avec bien des remous, des tourbillons, des écueils, des imprévus au programme, et même des chutes fatales. Leur avenir à eux, il est en aval du temps, et il leur réserve bien des surprises. Mais imaginez-vous maintenant, vous, assis au bord du fleuve du temps. Vous êtes spectateur de la vie du monde, qui passe là, sous vos yeux. Juste en face de vous, c'est le présent. Mais vous voyez vite que le présent, aussitôt arrivé, n'est déjà plus là... Il est déjà passé. Le présent, c'est comme le fil d'une ligne d'arrivée. Vachement mince... Eh oui, les rafiots sont passés devant vous et sont donc, pour vous, déjà du passé. Alors qu'eux, les rafiots, vont vers leur avenir. Vers leur futur. C'est fort de café, çà ! "Si je ne l'avais pas vu, je ne l'aurais pas cru !" Maintenant, regardez du côté de la source, du côté‚ d'où vient le courant et donc d'où arrivent les rafiots... Vous ne pouvez pas prévoir ni le nombre, ni la taille, ni la couleur de ceux qui vont déboucher, là-bas, à la courbe du fleuve. Normal. C'est votre futur, à vous. Et à moins d'être cartomancienne (et encore !), on ne peut pas prévoir le futur. Enfin, pour le moment ! Mais ce que vous pouvez voir, en tout cas, c'est que votre futur, à vous, c'est leur passé, à eux, les passagers du fleuve, qui se cassent de plus en plus de la source... C.Q.F.D. Vous voyez, non seulement il est relatif, le temps, mais comme certaines fringues, il est réversible. Quand il est à l'endroit pour certains, il peut être à l'envers pour d'autres... Quel casse-tête ! Mais certains me diront : "Et la mer, l'océan, au loin, c'est quoi ?" Ça, c'est le temps immobile. C'est quand il y a même plus de temps. Et là, c'est l'éternité ! Vous allez encore me dire : "Bien alors, si on supprimait le temps sur terre, on serait éternels !" Alors là, je vais vous dire, il ne faut pas rigoler avec ça. Parce que le temps, c'est la quatrième dimension. Et je vais vous faire peur. Regardez un peu votre bagnole, un train, une vache ou n'importe quoi d'autre, ils ont tous une longueur, une largeur, une hauteur. Supprimez donc une de leurs dimensions. On tombe alors dans un monde à deux dimensions. Et votre bagnole, votre train, votre vache, ou n'importe quoi d'autre, se trouvent aplatis comme une crêpe. Et encore, je suis généreux. C'est plutôt comme une feuille de papier à cigarette. Vous allez sûrement me répondre : "Oui, mais le temps, ce n'est pas pareil". Eh bien, c'est encore pire. Si on le supprime, c'est le galimatias, le bordel le plus complet. Imaginez-vous à un passage à niveau. Comme il n'y a plus de temps pour séparer les instants, tout se passe en même temps. Toutes les bagnoles, tous les trains qui sont passés ici, depuis leur invention, au lieu de passer les uns après les autres, en prenant chacun leur temps, ils passent tous au même moment. Logique. Vous imaginez le tableau ? Vous voyez que le temps est une dimension comme les autres. Alors le non-temps, le temps immobile, l'éternité : pas touche. Et respect. Parce qu'en plus, c'est peut-être... le pays des esprits ? RETROUVEZ :Jacques Guilloreau, Prêts-textes à rire.

3 Comments:

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    By Anonymous Anonyme, at 21/7/06 02:32  

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