la vie

13.5.06

Ils le disent à tous, à tort et à travers, Au chien qui passe ou à leur vieux grand-père, A celle d'une nuit et à leur petit frère... Ils répètent toujours les mêmes mots entre eux Sans pouvoir innover, ni pouvoir trouver mieux; Ces sept lettres sont prises et reprises à jamais, Toujours dans le même ordre, et au même moment. Ces syllabes dorées ont perdues tout leur sens, Cette phrase si douce devient du brouet ;C'est maintenant un rite, un passage qu'on prends, Une expression fixé, nouée d'indifférence. Mais toi, toi dont je rêves, dont la chaleur me berce,Toi et ton petit corps se serrant contre moi, Toi enfin que j’observe dormant sous mon toit, Je ne saurai te dire tout ce que je ressens A travers ces deux mots que l'on dit si souvent ;Je ne saurai décrire ce gouffre dans le ciel Par ces lettres figées et souillées par le temps. Il faudrait que l'on trouve un mot comme le miel Qui pénètre la gorge et qui se noie en cri,Qui s'envole sous terre et éclipse la nuit,Qui s'épanouit sans vie et résonne la vie.Idem.Idem contre un je t'aime.