la vie

17.7.06

Le vide J'ai peut-être trop bossé, mais je me sens complètement vidé... Pourtant, en me tâtant... pas de doute, j'ai encore tous mes organes. Même sans Viagra ! Non, mais... j'ai la tête vide... Vide. Bien pire que quand je fais le vide moi-même dans ma tête, quand elle est en trop-plein d'idées et en surchauffe, prête à exploser. Là, c'est carrément le contraire : le manque d'idées complet. Un vrai passage à vide, quoi. Enfin... je sens encore, sous le capot de la boîte à idées, quelques milliards de neurones qui s'agitent. Ce n'est quand même pas déjà l'Alzheimer. Mais ils tournent à vide. Ou dans la semoule. Enfin... je sens que je pense. Donc, je suis. Ça me rassure ! Mais tout de même... Je suis là devant la page blanche. Vide. Vide de signes. Donc vide de sens. Car c'est une insigne évidence qu'il suffit bien souvent d'un seul signe pour donner du sens à rien. Alors, à tout hasard, Balthazar, je fais machinalement le signe... de croix. Mais il ne se passe rien. Rien. La page reste blanche. La page blanche reste vide. Enfin... Vide, c'est vite dit. Parce qu'en y regardant de plus près, c'est quand même un vide qui est plein. Plein de pâte à papier. Plein de fibres de bois. Plein de senteurs, de souvenirs d'arbres... De peupliers bordant une rivière ou de sapins d'une lointaine forêt nordique... Vous voyez, le vide l'est déjà bien moins. Et ce vide blanc, tout blanc, regardez comme il est beau dans sa vacuité... Non, je n'ai pas dit : "s'en va cuité", mais vacuité. C'est le mot savant pour dire "vide". Et moi, histoire de rien, je vous le balance pour faire l'intéressant. Et montrer que j'ai quand même des lettres... C'est vrai que c'est vachement beau, le blanc. Je vais vous étonner, mais en y repensant, c'est même toutes les couleurs du monde. Eh oui, je me rappelle les leçons de tonton Tournesol, notre prof de physique, qui nous donnait le tournis en faisant tourner un disque de toutes les couleurs. Et il devenait tout blanc. Ou presque ! C'est comme ça qu'il nous démontrait que le blanc, c'était le mariage de toutes les couleurs. Enfin... lui, qui était bon ton, bon teint, disait : la "synthèse". Vachement académique. Mais c'est bonnet blanc et blanc bonnet... Alors, devant ma page blanche, moi, je peux commencer à gamberger, en toute liberté, à gambader comme un faon dans un pré printanier. Tiens ! Pourquoi un faon et pas un élé-phant ?... Enfin, peu importe, Charlotte, je peux me laisser aller à image-iner, et en couleurs, s'il vous plaît, tous les visioramas, toutes les bobines du monde, toutes les scènes, y compris de ménage, tous les faits, les méfaits, les faits divers, aussi bien passés qu'à venir, de notre petite planète ! Vous voyez, ma page toute blanche n'est plus si vide que ça. Et ma tête, non plus, d'ailleurs ! Et comme j'ai des lettres, je viens de vous le dire (vingt-six, exactement, pas une de plus !), je vais m'amuser à les semer, comme ça, au hasard de ma belle page blanche... Et là, vous me croirez si vous voulez, mais là, tout est dit. Parce que mes petites lettres semées à tout vent, dans le champ de ma page blanche, même sans aucun engrais, c'est de la graine d'histoires sans fin. Il suffit qu'elles se rapprochent, s'unissent, se fassent des câlins, se trait d'unionnent, se multiplient comme des petits pains, et elles vous racontent toute l'Histoire du monde (avec un grand H et... aussi de grosses haches de guerre !). Ou alors toutes les petites histoires, qui font le quotidien du petit peuple... Du haché menu, quoi. Eh oui, ça me fait drôlement réfléchir, une page blanche et vingt-six petites lettres. Chacune ne sait rien, mais ensemble, elles peuvent tout dire. C'est pour dire si ce n'est pas rien que de parler du vide. Et encore, je ne vous ai pas tout dit ! Ça vous arrive de regarder le ciel ? Non, pas en plein jour. C'est plein de piafs, de zincs qui font de la géométrie dans l'espace en traçant des traits blancs au tableau bleu... Mais la nuit, c'est noir, c'est immense, infini... Le grand vide, quoi. De quoi être sidéré devant le vide intersidéral. Mais, en fait, pas si vide que ça, non plus. Au début, vous ne voyez que deux ou trois étoiles, deux ou trois loupiotes qui clignotent au plafond de la grande voûte. Mais au fur et à mesure que vos yeux s'habituent, vous en apercevez un sacré paquet. Une quantité astronomique ! Il y en a même qui ont essayé de les compter derrière leurs grosses lunettes. Pas un, tout seul, non, parce que personne ne vivrait assez longtemps pour aller jusqu'au bout. Aors, ils s'y sont collés à plusieurs. Et il a fallu un drôle d'espace de temps. Car il y en a des milliards de milliards d'étoiles, des sœurs jumelles de notre soleil à nous. C'est pour vous dire si le ciel est plein. Même archi plein. Et bien fin celui qui en connaît les confins ! Oui, mais vous me direz sûrement qu'entre les étoiles et nous, il y a un sacré bout de chemin. Des années-lumière... D'accord. Mais entre elles et nous, il y a aussi tout ce que vous ne voyez pas ! Eh oui, en plus des gros cailloux, des poussières d'étoiles qui se baladent, et même des graines de vie, paraît-il, il y a plein de particules qui ondulent sur des ondes de toutes sortes, des courtes, des longues, des lumineuses, des comiques.... pardon, des cosmiques... Et même des ondes d'amour. Ça vous épate, ça ? Eh oui, il y'en a plein l'univers. Elles font s'attirer les astres entre eux, et aussi nous, les humains parfois inhumains, les pauvres hères, les chiens errants, les papillons virevolteurs, les baleines bleues... Mais il y a quand même une différence. C'est que si les astres s'attirent, ils gardent quand même leurs distances. Alors que nous... Nous, il nous arrive souvent de nous rapprocher dangereusement, au point de nous retrouver.. les uns sur les autres. Ou plutôt les uns sur les unes ! Ça arrive même aux solitaires les plus endurcis qui, à force de faire le vide autour d'eux, mènent une existence des plus vide dans une grande maison toute vide. Et, un jour, en un rien de temps, ils se retrouvent avec une vie bien remplie, pleine d'imprévus ! Mais il y a tout de même des exemples où le vide reste carrément vide et ne contient vraiment nib de nib. C'est le cas de mes poches vides quand j'ai été voir mon trésor... public ! Et puis aussi les paroles vides des politicos toujours pleines d'avenir prometteur (mais peut-être pour l'autre monde !). Ah ! c'est à vous donner envie de sauter... dans le vide ! Bon ! Je vous ai vidé mon cœur, et même tout mon sac, sur les incertitudes du vide, maintenant, je vais vider les lieux, de mon plein gré, avant de me faire vider par un videur pro, spécialiste du nettoyage par le vide. Et comme je me sens un peu l'estomac vide, je vais me restaurer un peu l'organe en vidant une bonne bouteille. Après... je serai complètement plein ! Même auteur :Jacques Guilloreau, Prêts-textes à rire.

1 Comments:

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    By Anonymous Anonyme, at 17/8/06 00:22  

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