la vie

5.5.06

Il faut penser que le monde peut être favorable. Mais ce n'est surtout pas la philosophie de l'imbécile heureux Le monde se divise en deux clans: ceux qui croient que la chance est avec eux et les autres. Exemple: il est 8 h 40 et j'ai rendez-vous à 9 heures. Le bus arrive immédiatement et me dépose à une autre station, où j'attrape un autre bus, et je suis à l'heure. La chance a transformé une obligation en une expérience agréable. Au moment de rentrer dans la nouvelle année, il est important de croire en la chance parce que c'est un phénomène contagieux. Refuser de croire en la chance, c'est se mettre dans une position de sidération, exactement comme dans la dépression. On est bloqué. Quand on dit «Tout va mal», on est sûr de gagner à tous les coups. La personne qui affirme ne pas avoir de chance est dans une attitude confortable: elle ne se remet pas en question. En croyant à sa chance, on est dans une stratégie de maîtrise du monde pour aller de l'avant. Lorsqu'un gosse redouble, il faut lui dire: «On s'en moque; aujourd'hui, tu commences quelque chose de nouveau.» Ce qui est beau, c'est demain. La nostalgie est le luxe des pervers. La position idéale, c'est se projeter dans demain; sinon, on est dans la névrose d'échec, comme ceux qui disent: «Voilà, je le savais!» Il faut penser que le monde peut être favorable. Mais ce n'est surtout pas la philosophie de l'imbécile heureux. C'est comme le joueur de poker qui rêve de faire un full. Il faut croire qu'à la prochaine donne on aura le full, sinon on ne jouerait jamais. Il faut bluffer pour être heureux. « Et si tu allais mieux? » La thérapie qui marche n'est pas celle qui ne fait que chercher les causes des traumatismes, mais, en revanche, celle qui donne suffisamment de force au sujet afin qu'il puisse repartir. Si votre voisine fait grise mine chaque fois que vous la croisez et que vous la saluiez en lui lançant: «Qu'est-ce que vous allez bien!», elle finira par aller bien… L'enfant contient souvent en germe l'homme qu'il deviendra. Lorsque Albert Camus reçoit le prix Nobel, son vieil instituteur, M. Germain, lui écrit: «Ton plaisir d'être en classe éclatait de toutes parts. Ton visage manifestait l'optimisme.» L'écolier Camus apprenait en étant gai. M. Germain a été comme le bus culturel de Camus: certains savent voir leur chance et d'autres pas. Même quand les circonstances sont contraires, il y a toujours une possibilité de rebond par identification « projectrice ». «Puisque je plais à l'enseignant, je vais lui plaire en apprenant», se dit l'enfant. La neutralité pédagogique est une folie grave. Vive les enseignants comme M. Germain! Est-ce vrai Danièle ?

1 Comments:

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    By Anonymous Anonyme, at 28/5/06 17:43  

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