la vie

10.5.06

Le tour du calendrier sera bientôt fait depuis que nous avons appris le mal dont souffre notre Bébé !... le calendrier « sans l’assurance d’une bonne santé ». J'étais même consciente du fait que nous n’aurons même pas une année d’accordée…suivie d’une première année «sans» serait la pire, pour être déjà passée par là après le décès de plusieurs des miens. C'est vrai, du point de vue des souvenirs que chacun a de chaque événement spécial... « il » était là l'an dernier et nous avions fait ça, et on se souvient de ses sourires, ses paroles... et ça fait mal de penser que plus jamais « il » ne sourira comme ça, plus un mot, jamais... Et j'ai repassé toutes les dates importantes comme ça. J’ai aussi repassé les souvenirs qui font mal. J'ai énormément pleuré, j'ai analysé de notre court passé avec lui... pour en arriver au présent, sans lui. Il ne me reste que mes souvenirs, mes certitudes, ce que j'ai vécu, il n'y a que moi qui le sache... mais cela, jamais personne ne pourra me l'enlever.. Mais je crois que ça devait être comme ça pour nous, il ne me sert à rien de me répéter « si seulement » indéfiniment... Ma réalité, c'est ce que la vie m'a donné et ce qu'elle m'a permis de vivre. Et si ce n'était pas toujours facile, je sais que j'ai fait de mon mieux avec ce que j'avais en moi. Je sais que notre relation avec les plus grands étant ce qu'elle était, nous avons fait de notre mieux. Et par-dessus tout, je sais que jamais je ne l'ai abandonné mentalement , jamais je n'ai cessé de l'aimer... même si ce n'était pas toujours facile. Ce que je lui ai donné avec tout mon amour, il l'a en lui pour l'éternité. Et lui vivra toujours en moi, tant que moi je vivrai. Je pleure de désespoir, de fatigue. Je n'ose pas dire à ceux qui me répètent la chance que j'ai d'avoir au moins ma famille... que parfois je n'en peux plus du mépris des parents de mon petit bout, de leur ignorance d’être tout simplement transparente m' épuise. L'amour de mon époux et mon aîné me permet juste de continuer tant que je tiendrai debout, mais je me ruine, dans ma tête, dans mon cœur, dans mon corps... je suis fatiguée, tellement fatiguée. Et la responsabilité de leur vie, de leur avenir... je ne cesse jamais de m'inquiéter. Lorsque je me couche enfin la nuit, je repasse encore dans ma tête les frais que je devrai assumer seule et comment y arriver. J'ai mis du temps à regarder la vérité en face, à l'accepter. Je ne sais pas si je l'accepte encore... mais maintenant je sais, c'est fini, rien ne pourra être comme avant. J'ai encore mal, très mal parfois. C'est même encore parfois intolérable ce vide alors qu’il n’est encore » qu’à quelques mètres... mais déjà je me suis refait des souvenirs « sans lui », des souvenirs avec ce vide en moi. La douleur de son absence fait maintenant partie de moi-même. J'ignore si elle m'a ajouté ou enlevé quelque chose en moi, mais je sais qu'elle m'a changé pour toujours, je ne suis plus la même. Je m'efforce de m'habituer à cette souffrance, ce vide en moi. Un peu comme après le décès de mon cher papa de mes gds parents de ma Maman.... Je me suis habituée à la douleur de l’absence, car plus jamais elle ne me quitte depuis, mais ils n'ont jamais cessés de me manquer, jamais.