la vie

25.3.06

Notre seule consolation sera sans doute de nous dire que notre petit bonhomme n’aura pas à subir les affres de la vie ! Piètre consolation… Au présent c’est voir l'enfant perdu, le bambin sensuel qui fait envie, qui réchauffe l'atmosphère et ne le sait même pas. Car pendant au moins une année nous l’avions à portée de mains, sans pouvoir en profiter tant il était « la petite chose de sa maman »…

Au futur un Roman qui rigole peu, il a toujours été sérieux interrogateur, nous faisant penser à un « grand sage » ! Et lui maintenant « boule presque zéro- me voilà j’arrive », plus vite que sa pauvre démarche… Où est le temps où il était partout à la fois, courant à droite, se déplaçant à gauche aussi vite que son ombre ?… On lui a couru après maintenant de nouveau il faut le prendre aux bras…

Voir ce bébé tendre, au regard accrocheur et au sourire profond. Qu'on ne lâche que quand les bras s'endorment et fourmillent. Parce que c'est trop tendre.

Mais cela arrive toujours trop rapidement. Il ne pèse que 13Kg, mais comme nous ne l’avons que par courtes périodes l’organisme (le mien) commence tout juste à s’y habituer que c’est déjà le temps du retour aux soins…Et encore nos jeunes nous épargnent le plus possible des réelles craintes durant ces cinq jours à cause des anesthésies ou des vomissements…

Ce matin ils étaient, sur la route nos deux « combattants », vers Nice, moi à la place d’Emeline, je haïrai ce chemin. Les ambulanciers se sont trompés et sont montés à la villa. Donc du coup JL est descendu il est revenu tout retourné Roman pleurait, cela a été aussi mon lot il y a 15 jours… C’est atroce au point que ce matin j’ai craqué et ne suis pas descendue lui dire au revoir pour éviter ses pleurs… Pourtant il a pleuré tout de même…

JL est donc resté un petit moment avec Pascal après leur départ. La consolation a été « il faut se dire que s’il ne bénéficiait pas de la radiothérapie il ne serait déjà plus là, en ce moment c’est du temps que l’on vole au diable ».

Et à chaque séjour Roman demande de faire des dessins et de laisser ses empreintes comme s’il voulait laisser un témoignage du temps qui passe mais je crains que les empreintes de ses petites mains ou pieds n’aient guère la potentialité de montrer beaucoup de différences.

Les photos sont aussi là pour témoigner malheureusement que le mal fait son œuvre ! Il passe très vite d’un cliché à l’autre du « normal » au « petit malade » et d’une semaine à l’autre grands sont les changements. Cela resterait acceptable si au bout il y avait une lueur d’espoir ! Il faut que je te le signale, abominable cancer, tu remporteras certainement la guerre mais pour sa part Roman remporte déjà plusieurs belles batailles.