J'ai pris le temps d'une longue réflexion à la suite de la transmission des informations . Comme on dit « tout dépend de quel point de vue on se place par rapport à l'idée qu'on s'en fait ».Il me semble que si les choses étaient plus clairement établies, en chacun et pour chacun, tous les rouages seraient plus huilés. J'ai l'impression à travers tout ce que j'ai lu qu'il y a une pierre d'adversité entre plusieurs notions qui se confrontent : la liberté, la fraternité, la hiérarchie. Pour ce qui me concerne personnellement il n'y a pas d'opposition entre ces 3 notions et qu'il suffit de remettre chaque chose en place pour que la machine ronronne paisiblement.Où est la liberté ? La première des réalités est que la liberté est une aspiration commune. Mais c'est une aspiration, non un fait. La liberté n'est pas de notre monde. Elle est du domaine de l'esprit. Le simple fait d'être assujetti physiquement aux besoins de notre organisme, nous prouve que nous ne somme pas libres en ce monde et qu'il ne suffit pas de vouloir pour que cela soit. Libres en pensée, nous apprenons à le devenir en nous défaisant de nos préjugés et de nos conditionnements. C'est un travail quotidien. Nous allons vers plus de liberté intérieure ce qui ne signifie pas que nous ayons atteint le but. Nous ne somme pas libres, ni vis-à-vis de nous-mêmes, ni vis-à-vis des autres. Il me semble plus conforme au réalisme d'accueillir cette absence de liberté, car justement cela peut nous aider à cheminer vers elle, à prendre conscience de ce qui n'est pas encore pour faire en sorte que cela devienne un peu plus.Où est la fraternité ? La fraternité se situe dans notre appartenance à la même famille humaine et spirituelle. La fraternité signifie-t-elle égalité ? Nous sommes tous égaux dans l'amour du Père, tous égaux devant l'Esprit. Sommes nous tous égaux dans ce monde ? Nous le voudrions de tout notre être, mais il suffit d'allumer la télé à l'heure des infos, pour nous rendre compte, à travers la disparité des situations de vie, de l'absence d'égalité face à la paix, la santé, le travail. Nous ne sommes pas plus égaux que nous ne sommes libres. L'absence d'égalité ne devrait pas porter atteinte au sentiment fraternel, car il se situe au-delà de la disparité. Seule l'envie, vécue comme une injustice, peut porter atteinte à l'entente et l'amour fraternels. Pourquoi mon frère a-t-il et pas moi ? La fraternité consiste à accueillir la différence, à ne pas voir ce qu'est l'autre, ce qu'il détient ou possède, comme une atteinte injuste à ce que nous sommes et ne possédons pas. Chacun est un maillon de la chaîne avec sa propre place dans cette chaîne et non la place de son frère. Et c'est cette place qui induit la hiérarchie. Je sais que le mot risque de faire bondir et de donner de l'urticaire. Mais refuser cette notion conduit systématiquement à l'anarchie, et dans l'anarchie rien ne se génère qui puisse durer. Dans une famille existe la hiérarchie, dans une entreprise existe la hiérarchie, dans tout groupe humain s'instaure une hiérarchie… la hiérarchie n'a rien en commun avec le « pouvoir ». Elle est simplement ordre, méthode et organisation. Vivre à plusieurs une aventure communautaire est à mon sens à l'image du corps humain. Que se passerait-il franchement si tout à coup le pied voulait être la main, ou si le cubitus s'en prenait à la colonne vertébrale d'être ce qu'elle est ? J'imagine le résultat !!! Le pied remplit son rôle. Il est tout aussi utile que la main, mais pas plus que la main. Il est simplement différent et prévu pour une fonction précise. Par scrupule, par rejet d'être plus que quiconque, par refus d'imposer, elles se sont d'elles-mêmes passé autour du cou une corde que certains serrent avec peu de fraternité. Un peu plus déterminés à se poser dans ce qu'elles représentent, elles poseraient tranquillement la hiérarchie dont l'Alliance a besoin pour grandir en force et en sérénité.