la vie

28.3.06

J'ai appris qu'il suffit d'un instant pour changer un destin.

J'ai appris qu'il suffit d'un instant pour apprendre quelque chose qui vous brisera le coeur pour le reste de la vie. (sur cette photo moi je savais et lui était encore confiant...)

Je l’aime !… tous mes jours étaient une joie ! Nous nous en allions promener, sa menotte en ma main blottie, Mais, maintenant qu’il doit partir, jamais, bien sûr, le temps n’effacera Un chagrin comme celui là Je sentais dans la vie un attrait continu Mon cœur charmé par cet enfant ingénu ; L’intérêt sans répit d’un amour jamais lasse M’animait d’heure en heure à contempler sa grâce Et je l’enveloppais d’un sourire attendri, Posais mon regard, sur ses instincts naissants, ses goûts, Ces mouvements de cœur aimant, jamais inquiet, Ses premières clartés d’esprit que j’épiais Dans l’ardeur d’une attente émue et curieuse. Il me paraissait d’essence précieuse ; Pour mon âme tourmentée et mon constant regard, Tout ce qui se passait en lui était à part, Lumineux, curieux de tout, voulant reproduire toutes les choses. A peine il a senti ses facultés écloses, Un enfant rapporte tout à lui-même, il dit « moi », Il se flatte au dedans, s’admire, et c’est la loi Cet enfant que j’aime, cet amour de petit bonhomme parait ne pas se voir, Ce regardant sur l'écran de l'ordinateur ou sur des photos dit seulement le BB Seule l'image que lui renvoi une glace est bien celle de Roman! Ce BB à qui j’aurais voulu donner le pas plus sûr Et le front confiant levé haut vers l’azur, J’aurais aimé ainsi son pas d’un plus solide appui, Et faire fuir à tout jamais ce mal qui l’envahi Je fais à dessein croître sa force intime, Tant je crains de voir plier l’enfant, victime De la lutte inégale offerte à son innocente douceur ! Et, songeant que ce petit ange n’est pas le possesseur Des biens considérés avec envie, Que pauvre, sans pouvoir, et l’âme inassouvie, Son âge dénué n’attend rien de nous, Que plein de tendres bisous pour lui, il met doux, En lui faisant les dons que tout enfant désire, Quelques habits pour son paraître et ainsi De voir s’épanouir sur ses lèvres un sourire Et d’un éclair soudain ses yeux s’illuminer Quelle chance sans pareille c’est de lui donner, De soulager un peu sa faiblesse attristante Et de mettre mes soins à le rendre content ! Puisque son âge encore devait l’assujettir, Un élan me porte à lui faire sentir Que nous l’aimons tant Que, dans l’amour grandi, l’enfant Etendre sur son front ma main, le protéger, Je sais et j'ai l'impression de le trahir Chaque fois que je le regarde dans les yeux. Ne pourrai je pas mettre mon cœur, ma vie, entre lui et le danger, Me donner à sa place au destin comme proie, Le sauver en souffrant moi-même quelle joie ! Si le sort eût voulu se prêter à mes vœux, Je ne concevais pas de pouvoir finir mieux Qu’en allant à la mort pour lui, sans mot dire, Et mon dernier regard empli de son sourire !